Ce weekend, j'étais en vadrouille du côté de Chaumont pour le 22ème Festival International DU GRAPHISME et de l'affiche. Deux ans sans y avoir mis les pieds, deux ans que la nouvelle direction du festival a pris le relais après le trio d'anciens Grapus: Alex Jordan, Vincent Perrotet et Pierre Bernard. Le festival s'ouvre peu à peu à de nouvelles formes de créations graphiques en s'éloignant peu à peu d'une des matières premières du graphisme: l'affiche. L'identité de l'événement se perd entre un graphisme contemporain "vide de sens" dédié aux seuls intéressés et un graphisme traditionnel "d'utilité publique".Une exposition a réellement attiré mon attention: Monozukuri, formes d'impressions à l'espace Bouchardon. Elle réunit un corpus de créations graphiques contemporaines emblématiques de divers procédés d'impressions. Très éducative, l'exposition nous montre que l'offset n'est pas le recours ultime à l'impression (en imaginant que votre client ait beaucoup d'argents). D'antoine et Manuel, Anthony Fabre, Karl Nawrot, Frédéric Teschner en passant par Fanette Mellier, chaque image est présentée avec une explication de son processus d'impression.
Samedi à 18 heures avait lieu la remise des prix du concours d'affiche international et du concours étudiant. Mathias Augustyniak des M&M a pris son air le plus pédant pour nous annoncer que sur les trois prix normalement attribués les années précédentes, le jury décernerait un unique prix au vue des travaux présentés. Un seul travail est sorti du lot selon eux, intéressant mais loin d'être révolutionnaire: celui de Cornel Widlin pour la communication du Schauspielhaus Zürich. Le manque d'entente entre les membres du jury s'est fait ressentir par l'attribution d'une mention spéciale à chacun des graphistes de leur choix, soit 5 mentions pour les 5 membres du jury.Parmi la sélection d'affiches présentée pour le concours international, le choix s'est vu large mais peu qualitatif. Seul deux affiches présentaient un caractère social et politique, une des Formes Vives et une de Pierre Bernard (pour changer). Concernant le concours étudiant, la participation est en baisse avec 370 propositions en comparaison aux années précédentes où il arrivait d'avoir dans les 2000 contributions. Selon le festival, les raisons viennent de l'ouverture du concours à différents supports. Selon les étudiants, les raisons viendraient plus du discours scandaleux leur ayant été tenu l'année dernière.
A Chaumont, l'affiche se dirige vers un chemin conceptuel. Un graphisme "bling-bling" destiné aux seuls adeptes de l'image. L'idée serait de trouver un entre deux, où image traditionnelle et nouvelles technologies cohabiteraient; un projet très ambitieux et assez difficile à mettre en place.
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