samedi 23 mai 2009

Les droits d'auteurs et Chaumont

Dimanche matin, au théâtre Le Relax de Chaumont avait lieu un débat sur les droits d'auteurs. Pour nombre d'entre nous, le réveille fut difficile. Cette table ronde fut organisée à la demande des syndicats SNAP CGT et l'AFD. Elle vient en réaction au contrat proposé par la mairie de Chaumont aux graphistes exposants lors du festival. Rappelez-vous, ce contrat engageait l'artiste à céder l'intégralité de ses droits à la ville pour ses publications et objets dérivés. Les négociations ont abouti à de nombreuses modifications. Cependant, les artistes qui participent au festival n'ayant pas signés de contrat peuvent à tout moment se retourner contre la ville.


Les intervenants de ce débat étaient Agnès Tricoire avocate spécialisée sur les questions de droits d'auteur, Bruno Ughetto conseiller en gestion et en management d'activités artistiques, Guillaune Lanneau secrétaire générale du SNAP CGT et François Caspar fondateur et président de l'Alliance Française des Designers. Le débat s'est articulé en deux parties. La première plus technique donnait un aperçu du droit d'auteur. La deuxième plus polémique traitant du festival de Chaumont. Dans la salle, une trentaine de personnes étaient présentes; parmi elles, les plus grands graphistes français: la bande des anciens Grapus, Vincent Perrotet, François Miehe, Alex Jordan, Pierre Bernard... ainsi que Pierre Di Sciullo ou encore Malte Martin. Deux points de vue s'affrontaient: certains demandaient à ce que les graphistes affichés lors du festival soient "dédommagés" même s'il s'agissait d'une petite rémunération. Les autres défendaient l'idée que les payements en nature à savoir le tirage des affiches des graphistes et les frais de remboursement du voyage à Chaumont restaient suffisants. Le festival tourne avec un budget annuel d'environ un million d'euros. Le tirage du catalogue du festival est imprimé à perte. 


Selon mon point de vue et d'après les échanges des différents participants le bon compromis serait de rémunérer les graphistes exposés même à titre symbolique. Le principe est que Chaumont et son festival donnent l'exemple. Son rôle est bien plus qu'une simple manifestation, il doit être moral et défendre des principes liés à la profession. Chaque graphiste serait à même de pouvoir décliner ce payement (qui tournerait aux environs des 40€) et de le reverser sous forme de dons à une association gérant le fonctionnement économique du festival. Les dons extérieurs ainsi que les budgets accordés par les différents organismes permettraient le financement des objets dérivés, des impressions et des moyens de stockage des affiches.

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