lundi 7 février 2011

Roman Cieslewicz

Durant 4 mois, les travailleurs sans papiers ont occupé la Cité de l'immigration à Porte Dorée réclamant leur régularisation. 500 personnes qui étaient soutenues par la CGT, des associations et partis politiques. Les sans-papiers demandaient l'application d'un accord conclu en juin 2010 avec le ministère de l'Immigration qui prévoyait la régularisation d'environ 6000 travailleurs.
Mardi dernier, la cité de l'immigration a réouverte, fermée au public depuis vendredi pour permettre l'évacuation des sans papiers.


Leur expulsion correspond à la date d'ouverture de l'exposition sur Roman Cieslewicz; ironiquement triste lorsqu'on connait l'engagement du graphiste. Étant admirateur de sa production, je suis allé visiter l'exposition hier. Je m'attendais à un peu trop grand, à une rétrospective à l'échelle des centaines d'images qu'il a pu produire. Je me rappel d'une exposition présentée il y a deux ans à la maison européenne de la photographie dévoilant de nombreux photomontages sous la thématique de la publicité donnant un avant-gout de la production magistrale du graphiste.
L'exposition se trouve au premier étage, en mezzanine d'une des grandes salles du musée. Elle présente les temps forts de sa carrière de son arrivée en France (Cieslewicz était polonais) jusqu'à sa disparition en 1996 (à l'âge de 66 ans!) à travers collages, affiches et recherches graphiques.

Jusqu'au 31 mai 2011,
Cité nationale de l’histoire de l’immigration
Palais de la Porte Dorée /
ligne 8
293, avenue Daumesnil 75012 Paris

4 commentaires:

Adrien a dit…

J’aime beaucoup le rapprochement entre l’affiche merdique, lamentable, honteuse, de l’exposition, et la petite photo volée d’une citation du «maitre».

Il aurait été tellement plus intelligent de faire bosser sur cette expo (scéno, affiche…) non pas un «gagnant d’appel d’offre» mais un héritier, encore vivant, de l’affiche polonaise et à plus forte raison ayant fréquenté Cieslewicz pendant ses années françaises.

Encore une fois, une institution française s’illustre par son manque total d’intelligence de la commande publique, préférant un bureaucratique appel d’offre suivi par un travail graphique tiède et consensuel. Et c’est sans aucun doute dans les commandes traitant explicitement de graphisme que devrait se trouver, logiquement, le plus de soin et de sensibilité à la création graphique… Dommage.

Cela me fait penser à mon passage dans la librairie de Beaubourg, hier, où je ne pouvais que constater que tous les livres à la composition graphique quelque peu forte et originale était… en langue étrangère.

Anonyme a dit…

Découvrez des affiches très rares de Roman Cieslewicz sur www.lesaffiches.com

dugudus a dit…

Merci Adrien pour ton commentaire. Je ne savais pas que l'affiche fut le résultat d'un appel d'offre. J'en comprend sa "platitude graphique" et sa médiocrité. La "communication visuelle" remplace le graphisme et uniformise l'image. On aurait pu foutre n'importe quel nom à la place de Cieslewizc.

Il est triste de constater que les gens étant à la direction des services de com de nos institutions n'aient aucun regard critique et aucune culture visuelle, également lorsqu'on parle d'un graphiste ayant marqué l'histoire de l'affiche. On lisse le tout sans prendre de risques.

Adrien a dit…

Quand je parlais d’appel d’offre, je doute qu’il y en ait eu un spécifique pour cette exposition, c’est plus vraisemblable que ce soit l’ensemble de la communication (expos comprises) de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration qui ait été l’objet d’un marché public.

Sinon je ne suis pas d’accord pour dire que les personnes responsables de ce type de communication soient privées de culture visuelle. Ils en ont bien une ; c’est celle de la publicité, la culture visuelle de la promotion de marchandises, dominante et débordante toujours plus. Les idéologues du marketing l’imposent depuis assez longtemps dans notre environnement que bien subversif serait celui qui ne lui reconnaitrait pas son «apparente évidence».